2 explosions à l’arrivée du marathon de Boston. Premières impressions : le malaise sachant que je suis marathonien. Il est surprenant de constater comment le temps réel vous envoie directement dans le cerveau émotionnel. C’est terrible, la violence aveugle est injustifiable. Il y a des morts qui venaient pour se dépasser sur le plan sportif et pas pour vivre cette catastrophe. Mais est ce que cela valait la peine de faire circuler les photos macabres qui permettent surtout à nos bas instincts de se régaler ?
L’émotion n’est pas qu’une bonne conseillère. Ce retour à l’émotion est à la fois une opportunité et un danger. Une opportunité pour recréer du lien social sachant que l’homme est intrinsèquement un animal social qui a besoin de ses congénères pour avancer. Mais cette émotion est aussi un danger : en situation d’infobésité, l’émotion constitue un levier pour se faire remarquer quitte à choquer. Plus rien ne nous surprend alors certains peuvent souhaiter faire appel aux émotions pour se faire remarquer. Le problème est que cette émotion incite au sensationalisme, à privilégier l’instant immédiat, à la surréaction par opposition à la réflexion, la pérennité et à la pondération. Le problème est que les images, et l’horreur qui va avec, restent. Le mal est fait.
En prenant un peu de recul, 2ème réaction : combien de morts et de blessés ? Et les attentats permanents à Bagdad, combien de morts cette semaine ? Plus qu’à Boston à priori. A Boston ou à à Bagdad, ces bombes sont lâches et au-delà des pertes humaines, elles favorisent le sentiment d’insécurité. En réalité, une vie = une vie. Dans notre perception occidentale, certains vies valent plus que d’autres. Forcément, on se dit « ça aurait pu être moi ».
Dans le cas du Marathon de Boston, l’ennemi est-il intérieur ou extérieur ? Après le sentiment d’un nouveau Septembre 2001 notamment sur Twitter hier, revenons à la réalité et attendons avant de conclure trop hâtivement. L’ennemi, c’est surtout nous qui concluons trop vite sans tenir compte des conséquences…