J’ai beau aller en Silicon Valley chaque année. J’ai beau aller au SXSW à Austin chaque année. J’ai beau faire de la veille sur les dernières tendances quotidiennement. La Chine, c’est WAOUH, une claque, une remise en cause profonde. Désapprendre, comprendre et s’inspirer. Sacré voyage de veille à Shenzhen. La Chine teste, invente, reteste, réinvente. Impressionnant !
Relation client, et si la technologie nous ramenait à l’essentiel ?
Et oui, et si la technologie nous ramenait à l’essentiel ? Au-delà du souhait, c’est une nécessité pour concilier progrès digital et progrès social.
Au coeur du SXSW 2018 : devenons humAIns
Comme chaque année, le SXSW a été riche, énergisant, déstabilisant. Bref, GENIAL. Plutôt que de vous faire une synthèse globale et personnelle, voici un focus sur le sujet de l’IA entre mythes et réalités. Pour faire simple, l’IA, c’est bien… mais au service de l’homme. L’IA, c’est puissant… mais seulement dans certains process, pour certains usages. L’homme reste plus puissant que la machine au niveau macro. Bref, grâce aux avancées de l’IA, devenons humAIns !
Spécial dédicace pour Antoine et Fabrice.
Et la version vidéo, c’est par ici
AI : entre mythes, réalités et espoirs
Tout le monde a son avis sur l’IA. « super, ça va nous libérer du temps » … « attention, l’IA va se retourner contre nous » … « Tu te rends compte que l’IA a battu le meilleur joueur de GO ». Quelles conséquences sur le marché de l’emploi : destructeur ou créateur d’emplois ? Les paris sont ouverts. Comme toujours, libre à nous de choisir ce que nous voulons faire des technologies IA qui sont une menace ET une source d’opportunités incroyables.
Au coeur du SXSW 2017 : ce qu’il faut retenir
Abilways Digital m’a demandé mon feedback sur le SXSW Interactive, événement auquel j’ai participé pour la 5ème fois consécutive en mars 2017. Le SXSW, c’est le Burning Man du digital, l’événement des tendances, le lieu où tu découvres vraiment ce qui va arriver. Certes, il y a des produits et des stands mais il y a surtout des visionnaires et des doers qui viennent parler de ce qu’ils font et vont faire lors de conférences, workshops, keynotes. Ces dernières années, j’ai pu y voir Barack Obama, Elon Musk, Vince Cerf, … Bref, un événement qui rythme mon année digitale.
L’article originel est disponible sur le site Abilways Digital.
La question inspirante
QUELLE ÉNERGIE S’EST DÉGAGÉE DU SXSW 2017 ?
Une énergie toujours aussi positive que les années précédentes dans un contexte compliqué : les Etats-Unis sont très divisés après l’élection de Donald Trump. Mais plutôt que de se plaindre, il y a eu au SXSW une énergie, une réaction pragmatique : qu’avons-nous fait pour en arriver là et quelles sont les solutions ? Cette année le SXSW s’est donc déroulé sous le signe de l’humain : donnons du sens au digital pour avoir un impact social positif. L’intervention de Van Jones, commentateur CNN est une parfaite illustration de cette ambiance de reconstruction citoyenne.
La question tendance
QUELLES SONT LES TENDANCES DE DEMAIN QUI ONT MARQUÉ LE FESTIVAL ?
- Une évolution des positions, des réflexions face aux innovations numériques : se demander « pourquoi » au lieu de « quoi ? »
- Réalité mixte : la 3D, la réalité augmentée et virtuelle…
- Le développement de l’hyperlocal
- Le positionnement de l’humain face à l’intelligence artificielle
La question prospective
D’APRÈS VOUS COMMENT CES TENDANCES VONT-ELLES IMPACTER NOS MODES DE CONSOMMATION ?
– Fort retour au local : alors que nos usages ont été développés notamment par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) des compétiteurs locaux vont émerger. Les consommateurs sont en quête de sens et de citoyenneté, ce que leur apportent les acteurs locaux. À titre d’illustration, je parie sur une croissance de Chauffeur Privé face à Uber. Les modes de consommation vont évoluer vers des acteurs locaux émergeants.
– J’émets des réserves sur le développement de la réalité virtuelle à grande échelle, auprès du grand public, et sur des durées longues. Il me paraît que la réalité mixte apparaît comme plus supportable et adaptée au grand public. Et cette réalité mixte va fortement impacter le parcours de vente et la formation.
– L’Intelligence Artificielle arrive également à grands pas. Pour le moment, c’est surtout un artifice d’Intelligence mais les applications comme Replika ouvrent de nouvelles perspectives, notamment pour les assistants personnels en mode « clone ». L’intelligence artificielle a un impact notamment sur le parcours de vente et de recommandation personnalisée
La question à retenir
TOP 3 DES INNOVATIONS : VOUS PARIEZ SUR LESQUELLES ?
Hololens, la réalité mixte par Microsoft : un casque de réalité augmentée permettant de simuler des hologrammes dans le champ de vision de l’utilisateur
Alexa d’Amazon : véritable assistant personnel dans votre maison, il est capable de parler, de donner des informations et même d’anticiper les besoins.
CRISPER-Cas9 : des ciseaux génétiques créés par Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier. Ils interviennent directement sur l’ADN de manière chirurgicale.
La question cocorico
QUI SONT LES ENTREPRENEURS FRANÇAIS QUI ONT BRILLÉ ?
- Vincent BRUNEAU : Magency
- Loic LE MEUR : Leade.rs
- Norah POGGI : She started It
- Arnaud DRESSEN : WondaVR
- Anne-Lyse GARÇON : Klaxoon
Les e-commercants qui bousculent le marché
Masterclass réalisé lors du salon eCommerce 2016 pour Visiplus.
L’innovation Retail provient de partout et pas seulement des Etats-Unis. Voyons ce qu’il se passe notamment du côté de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique : NotOnTheHighStreet, Coupang, Memebox, Alibaba, Afrimarket, …
Une initiative à suivre de près en France : l’incubateur Galeries Lafayette monté avec Plug&Play.
Disruption digitale et monde de l’éducation
Les jeunes d’aujourd’hui sont les actifs de demain.
Après 15 ans d’enseignement en école et en université en parallèle de mes activités professionnelles en entreprise, il était logique de se poser un peu pour faire un bilan de l’impact du digital et de proposer quelques pistes d’action.
Le business model Hyperloop décortiqué en Business Design
Cette analyse a été réalisée dans le cadre de mes activités au sein de Innocherche, réseau de veille innovation pour les dirigeants. (publication d’origine)
Hyperloop, le projet de train hypersonique à + de 1200 km/h entre San Francisco et Los Angeles fait beaucoup parler de lui. Moult raisons à cela : la disruption engendrée par ce projet (technologie, business model, usages, …) dont les 1ers essais vont avoir lieu en 2017, son initiateur Elon Musk, son mode de fonctionnement, etc. Bref, un projet qui ouvre de nouvelles perspectives et qui attire même l’intérêt de la SNCF qui aurait participé à une levée de fonds de 80 millions de dollars au bénéfice de la société Hyperloop One.
Cette initiative Hyperloop dont il existe plusieurs clones dans le monde est un pavé dans la mare pour les acteurs actuels du marché du transport de personnes mais pas que. En effet, Hyperloop ne se limite pas au seul transport de personnes. Son activité impactera aussi le transport logistique, l’énergie et surement d’autres secteurs directement ou indirectement. Le pavé est gros, la mare aussi !
En reprenant le modèle de Business design établi par la société Vianéo (société active dans l’écosystème Innocherche), nous allons décortiquer le projet Hyperloop selon 5 critères : nouveauté (légitimité), domaine, écosystème (acceptabilité), usages (désirabilité), offres (faisabilité) et business model (viabilité).
Niveau nouveauté : Dans le contexte du transport, le projet Hyperloop a pour objectif de désengorger une conurbation (à l’origine la Californie) par un transport collectif, écologique, ultra-rapide et pas cher.
Ce projet bénéficie de forts atouts humains, techniques et financiers. Tout d’abord en termes de moyens humains, il bénéficie de la personnalité, du réseau et des success stories d’Elon Musk. Niveau management, le CEO Dirk Ahlborn est un serial entrepreneur. Quant au mode de fonctionnement, toutes les équipes sont doublées, ce qui réduit les délais pour obtenir des résultats et accroitre la chance d’en avoir concrètement !
Ensuite, en termes de moyens techniques, Hyperloop est un projet qui a été documenté en amont et mis à la disposition de plusieurs équipes dans le monde qui avancent en parallèle. Le modèle Open Source a été mis en place dès le début, un Open Source qui permet de gagner du temps grâce au travail collaboratif de la communauté au niveau mondial. Diverses projets Hyperloop existent dans le monde, notamment un projet entre Bratislava en Slovaquie et Vienne en Autriche. Les technologies nécessaires semblent exister. Leur assemblage va être stratégique.
Enfin, en termes financiers, la fortune d’Elon Musk et plusieurs levées de fonds permettent à la société d’avoir les moyens de ses ambitions.
Hyperloop se positionne sur le transport terrestre collectif moyenne et longue distance. Vitesse de croisière estimée : Plus de 1200 km/h. A noter que le concept repose sur un train propulsé à très grande vitesse dans des tubes en hauteur. Hyperloop est donc plutôt dédié à relier des villes, des points en ligne droite, sans dénivelé positif ou négatif.
Diverses cibles d’utilisateurs peuvent être identifiées : les hommes d’affaires, ceux qui se déplacent pour leur travail de San Francisco à Los Angeles ou l’inverse, les enfants de parents divorcés, les gens pressés, ceux qui ne peuvent pas prendre l’avion, ceux qui veulent passer un week-end à SF ou LA… Sans oublier la cible B2B des logisticiens notamment pour les produits frais et périssables.
Quels sont les besoins des cibles ? Citons parmi les besoins : ne pas perdre de temps, confort de transport, être en sécurité, aller vite et transporter des marchandises sensibles.
Quid de la mare (écosystème) ? De très nombreux acteurs sont déjà positionnés sur le marché du transport de personnes. Sans compter ceux qui sont positionnés sur des marchés qui vont aussi être concernés par Hyperloop : énergie et infrastructure par exemple. Tout cela ressemble à un océan rouge : de nombreux acteurs, forte concurrence. D’où l’importance de l’offre et du modèle économique.
En matière d’offre et de business model, le projet étant encore au stade de projet pendant encore quelques mois, difficile de prévoir les offres qui vont rencontrer leur marché et donc les business models pertinents. Essayons d’élaborer quelques pistes sur le sujet.
En termes d’offres, les dirigeants de Hyperloop One ont souligné que les technologiques pertinentes existaient déjà sur le marché. Tout l’enjeu est de les assembler intelligemment. D’ailleurs, il est prévu de créer un anneau prototype de 5 miles à Quay Valley dès 2017.
A partir des tests en situation, il sera possible de définir avec précision une roadmap produit et des usages gagnants.
Quelles pistes de monétisation pour le projet Hyperloop ?
Il a été d’ores et déjà annoncé que le billet serait peu cher pour les voyageurs. Encore une disruption supplémentaire sur un marché dont les marges s’effritent année après année. Le low cost redéfinit les lignes. Quels leviers de monétisation ? Quelques pistes :
Licencing de technologie : La SNCF et d’autres transporteurs pourraient choisir des technologies « made in Hyperloop » pour leurs propres réseaux. En matière d’énergie, Hyperloop promet d’être fournisseur d’énergie. Des brevets à venir en la matière ?
Des services à bord : vente de contenus et services à fort valeur ajoutée
Revente d’énergie renouvelable (sujet cher à Elon Musk)
Etre le transporteur de marchandises sensibles pour les logisticiens concernés
Proposer des services au secteur public dans une logique de partenariat public / privé ou 100% privé (POT 8 ans)
…
Emmanuel Fraysse et Bertrand Petit, animateurs du Think Tank InnoCherche Nouveau Business Model
Au coeur du CES 2016
De retour du CES 2016, quelques réflexions et tendances observées.
En passant, autant que je suis inconditionnel du SXSW à Austin pour son ambiance et sa puissance de prospective, autant le CES, c’est un salon moins émotionnel mais excessivement intéressant en termes de networking et de produits présentés. SXSW + CES = le duo gagnant pour anticiper le monde à venir.
Netflix : keynote impressionnante au CES 2016 et pivot business réussi
La Keynote la plus impressionnante en puissance de ce CES2016 était celle de Netflix donnée par son CEO Reed HASTING.
En deux mots, si vous croyiez que la domination des médias américains d’Hollywood a été trop forte au cours des 50 dernières années, vous allez découvrir celle de Netflix qui est le seul concurrent à ce jour de Youtube.
Pour Innocherche, c’est un exercice très intéressant d’analyser comment Netflix vient de réussir son deuxième “pivot” :
- Son premier avait consisté à passer de l’envoi de CD-ROM au streaming ;
- Le deuxième qu’il vient de réussir depuis 2012 a été de passer de “catalogue” transverse à créateurs de contenus. En 2012, les analystes disaient : Netflix est étranglé par les droits de streaming que leur facturaient ceux qui contrôlaient les box et comment cela vient illustrer des principes de la disruption digitale que nous observons de façon transverse.
- Premier Principe : “quand on est digital/digital/digital à savoir digital produits ou services, digital go to market, et digital after Market, … potentiellement “Winner Takes all”.
Refaisons l’histoire et voyons comment cela a pu se produire. Au début je vous propose un catalogue de films classiques en streaming sur votre box qui ressemble beaucoup à la VOD sauf que vous êtes sur clip Sion à 10 € par mois et non pas en Pay as You Watch.
- Deuxième principe : Content is King. Puis coup de génie, je me dis que je peux essayer de lancer ma propre série télévisée ce qui me fera moins de rétrocession aux ayants droit. Et là, bingo ! Jack pot ! Je crée un nouveau courant de société avec le binge watching ou gavage vidéo en mettant immédiatement disponible pour tout le monde les 5 ou 10 épisodes d’une saison. Les fans se retrouvent dans une impatience collective de dévorer cela sans interruption au cours d’un week-end pour ne regarder que ça !
Ensuite comme je commence à avoir beaucoup d’argent, … et que je suis dans le starsystem, … je peux embaucher les meilleurs acteurs et surtout les meilleurs producteurs. Je fais du “Lean Hollywood”
et en quelque sorte je relance tout le marché des producteurs indépendants. Il me suffit avec mon carnet de chèques de dire “toi, acteur je te veux”” toi, réalisateur je te veux”.
Ensuite je déploie tout ceci dans 170 pays et les trois quarts de la planète sont ravis de participer à ce “vidéo binging” mondiale … surtout que je prends la précaution de faire aussi des contenus avec les réalisateurs et les acteurs locaux.
Je me lance dans le big data puisque quand je suis digital digital digital, tout peut se faire par AB testing. A ce point là, je suis complètement différencié des vendeurs de VOD puisque je deviens le de-facto Tiers de confiance pour les choix cinématographiques de mes clients.
Enfin c’est moi qui grâce au streaming peut imposer le rythme des innovations technologiques. En effet, mon spectateur est habitué à voir le petit sablier qui tourne pendant quelques secondes avant de déclencher le film. S’il veut regarder le film en 4K avec un rendu 4 fois meilleur que la HD, cela prendra juste un peu plus de temps… mais le pli est pris.
Au delà du 4K, NetFlix a lancé le premier documentaire filmé en 360° qui vous permet véritablement de vivre l’expérience du héros en regardant derrière ou à coté de lui … alors que dans l’expérience classique je dois suivre le regard du réalisateur.
Donc voilà le cercle vertueux bouclé où je m’impose petit à petit comme une marque mondiale dans le domaine du domicile et potentiellement au-delà. “Winner takes all”. Voyons si Youtube, ou AMAZON va arriver à les concurrencer avec son nouveau streaming payant et sa création de contenu original.
Enfin, 24h après cette Keynote,contraste saisissant avec un dinosaure du marché qui ne voit pas la menace : “innovation comes from the Fringe”. Dans son interview, le PDG de Comcast NBC Universal nous raconte que tout va très bien et que Netflix n’est pas un concurrent différent des autres. Il est dans la situation de celui qui en train de tomber en chute libre et qui est au 13e étage et vous dit que “jusqu’à présent tout va très bien” … sans réaliser que la moyenne d’âge de ses téléspectateurs prend chaque année un an. En effet, aucune personne de la génération Y va regarder la télévision Linéaire sauf deux fois par an pour une finale du foot et tous les quatre ans pour les JO … tant que Netflix ne rachète pas les droits pour faire de la super 4K avec du super streaming qui vous permet de regarder ça en direct.
Emmanuel Fraysse et Bertrand Petit, animateurs du Think Tank InnoCherche Nouveau Business Model